Les 1297 marins français assassinés par la Royal Navy à Mers el-Kébir et
ainsi morts en vain pour la France le 3 juillet 1940, furent inhumés dans le
cimetière militaire de Mers el-Kébir que l’on aménagea alors pour eux dans le
prolongement du cimetière Saint-André. Or, en septembre 2002, il s’est avéré
que ces marins n’y reposaient plus du tout en paix depuis que leur nécropole
avait été définitivement saccagée à une date inconnue au cours des deux années
précédentes. Et profanée, en Algérie, cela veut dire vandalisée, souillée,
transformée en terrain vague avant de l’être en parc à bestiaux ou en
dépotoir : « Plus une seule croix debout. Les plaques sur lesquelles
avaient été inscrits les noms des marins français avaient été dévissées. La tombe
de l’amiral Darlan ouverte et la plaque qui portait son nom, fracassée. Le
mausolée dans lequel étaient déposés les ossements des marins non identifiés
est à ciel ouvert, c’est-à-dire qu’il suffit de se baisser pour voir les crânes
et les os amassés au fond. » Un second témoin ajoute : « et une
échelle permet d’y descendre. » C’était là l’aboutisse
M. Chirac
que les persécutions turques de 1915-1916 contre les Arméniens semblent avoir
remué jusqu’au tréfonds – je ne dirais pas jusqu’à l’âme –, s’est-il même arrêté
à cette tragédie des restes mortels de nos aînés morts pour la France, souillés
et foulés aux pieds par une chienlit de tartuffes corrompus, racistes et
xénophobes ? Pendant qu’il recevait en grande pompe à l’Élysée le
président “d’honneur” (sic) du FLN, ce despote sanguinaire qui règne à
main armée sur le pétrole et le gaz d’Algérie, sans jamais lui faire
officiellement part de la légitime indignation du peuple de France devant cet
acte sacrilège et barbare, comment Jacques Chirac n’a-t-il pas rougi de son
silence par lequel il se faisait le complice des fanatiques ?
Décidément
prêt à tout pour ne pas heurter la susceptibilité confessionnelle des
fanatiques algériens, le gouvernement français s’empressa de confisquer toutes
les croix latines du cimetière militaire, trahissant et insultant ainsi tous
les morts. Une photographie prise courant 2007 prouve en effet qu’il ne
subsiste plus la moindre croix dans le cimetière militaire de Mers el-Kébir. En
finissant le travail que les damnés avaient commencé, en prêtant ainsi la main
à l’ignoble forfait que les vandales avaient commis, le gouvernement de Jacques
Chirac ne pouvait guère pousser l’ignominie plus loin, être plus lâche et mieux
faire le jeu de cette xénophobie criminelle et raciste.

1950
1962 départ de la France de sa colonie
1961 dernière cérémonie dans le cimetière marin de Mers el Kébir
1999 et 2005 profanation et coup de peinture de l'Algérie
Le point final : je suis musulman et tu enlèves les croix de mécréants. Le comble c'est que les moines de thibérine subissent eux aussi l'insulte des fous de Dieu!!!
23 SEPTEMBRE 1940…
L’AGRESSION BRITANNIQUE
SUR DAKAR
« L’empire, sans la
France ce n’est rien. La France sans l’empire, ce n’est rien » (Amiral Darlan –
Novembre 1942)
« Nous avions reçu un
empire ; nous laissons un hexagone » (Colonel Charles
Lacheroy)
Après avoir été donné à la France par le traité de
Paris, le 30 mai 1814, Dakar devint, en 1904, la capitale de l’Afrique
Occidentale Française (AOF). Située à
l’extrémité occidentale de l’Afrique, elle occupait, en 1940, une position
stratégique considérable qui faisait bien des envieux. Au point de séparation
de l’Atlantique Nord et Sud, en avancée face à l’Amérique Latine, sur le chemin
entre l’Afrique du Sud et l’Europe, Dakar intéressait tout le monde et en premier
lieu les Britanniques qui, sur le chemin traditionnel de l’Afrique australe et
de l’Asie par le Cap, retrouvaient là l’un des enjeux de leurs rivalités
coloniales avec la France et voulaient profiter de son écrasement.
En
septembre 1940, le Maréchal Pétain avait confié au général Weygand la
délégation générale du gouvernement en Afrique et le commandement en chef des
troupes. Ainsi se trouvait affirmée la volonté de défendre l’Afrique mais aussi
de préparer les moyens de la revanche.
Le 31
Août 1940, soit près de deux mois après la lâche agression commise par ces
mêmes britanniques sur la flotte française au mouillage et désarmée, dans le
port de Mers El-Kébir (Algérie) et près d’un mois après l’entretien Churchill –
De Gaulle (6 août 1940) sur les modalités d’une éventuelle attaque contre les
forces françaises stationnées au Sénégal et demeurées fidèles au Maréchal
Pétain, la force navale M (M comme « Menace »)
britannique où se trouvait de Gaulle quitta les ports britanniques pour
Freetown en Sierra Leone qu’elle atteignit le 16 Septembre.
Cette
expédition reposait sur deux principes et deux ambitions :
- Churchill espérait mettre la main sur l’or de la Banque de France et des
banques nationales belges et polonaises, représentant plus de 1000 tonnes d’or…
et sur le cuirassé Richelieu, redoutable par sa puissance de feu (bien
que son armement ne fût pas terminé), fleuron de la flotte française.
- De Gaulle désirait s’imposer comme le chef suprême de l’empire français
en guerre… empire d’importance que le gouvernement de Vichy tenait, par
ailleurs, à défendre ardemment.
Partie de Freetown le 21 septembre, la
force M se présenta devant Dakar le 23 à l’aube. A 6 heures, un message
de de Gaulle était adressé à la garnison en lui demandant de se rendre… sans
effet. Sa seule présence qu’il espérait suffisante, ne provoqua pas à son grand
dam les ralliements escomptés… le traumatisme de Mers El-Kébir était trop vif.
Le gouverneur général de l'A.O.F., Pierre Boisson, commandant la Place,
résolument rangé derrière Pétain, refusa catégoriquement de se rallier,
affirmant sa volonté de défendre Dakar « jusqu'au bout » La
décision de De Gaulle ne se fit pas attendre : Il fallait débarquer !
Une première tentative de débarquement se solda par un fiasco suivie de deux
autres qui subirent le même sort. Une tentative de persuasion politique échoua
et Thierry d’Argenlieu, arrivé par mer pour parlementer avec un drapeau blanc,
fut accueilli par un tir de mitrailleuse qui le blessa mais son embarcation
parvint à s'échapper. Il en résultait que de l’avis de De Gaulle et de l’amiral
Cunningham, le patron de la flotte anglaise, la résistance allait être
farouche…
En
effet, face à l’armada britannique qui se préparait au combat, la France
disposait, cette fois, de solides moyens navals ainsi qu’une sérieuse défense
côtière. On en n’était plus aux conditions dramatiques de Mers El-Kébir où la
flotte désarmée avait été littéralement assassinée ; cette fois, les
marins français étaient prêts au combat et animés, de surcroît, d’un esprit de
revanche parfaitement perceptible… et compréhensible. Avant la tragédie de Mers
El-Kébir, la flotte française était la 4ème plus puissante flotte du
monde ; elle était décidée à le prouver et cela d’autant plus qu’elle
n’avait jamais été vaincue…
Sur
cette résistance, de Gaulle écrira dans ses mémoires : « Décidément,
l’affaire était manquée ! Non seulement le débarquement n’était pas
possible, mais encore il suffirait de quelques coups de canons, tirés par les
croiseurs de Vichy, pour envoyer par le fond toute l’expédition française
libre. Je décidai de regagner le large, ce qui se fit sans nouvel
incident. »
Ainsi se passa la première journée, celle du 23 septembre.
Dans la
nuit du 23 au 24 septembre, plusieurs télégrammes furent échangés entre
l’amiral Cunningham et Churchill, décidé à poursuivre l’affaire jusqu’à son
terme : « Que rien ne vous arrête ! » Dans
cette même nuit, un ultimatum anglais fut adressé aux autorités françaises de
Dakar leur enjoignant de livrer la place au général de Gaulle. Le texte était
fort maladroit et accusait les forces de Dakar de vouloir livrer leurs moyens
aux Allemands. Il ne pouvait que provoquer l’indignation des défenseurs et ne
recevoir d’autres réponses que le refus. Le gouverneur général Boisson,
répondit : « La France m’a confié Dakar. Je défendrai Dakar
jusqu’au bout ! »
Depuis
la tragédie de Mers El-Kébir, Vichy avait décidé de défendre fermement cette
position stratégique française et avait envoyé à cet effet, de Casablanca, des
bombardiers, des chasseurs et des croiseurs. Il y avait là : Un cuirassé (Richelieu),
deux croiseurs légers, quatre contre torpilleur, trois destroyers, six avisos,
cinq croiseurs auxiliaires, trois cargos et trois sous-marins. Par ailleurs, la
force de frappe aérienne n’était pas négligeable… et elle allait le prouver.
Du côté
anglais, la flotte était tout aussi impressionnante : Un porte avions (Ark
Royal qui avait déjà opéré à Mers El-Kébir), deux cuirassés, trois
croiseurs lourds, deux croiseurs légers, dix destroyers, deux dragueurs de
mines et une dizaine de navires transports de troupes portant 4200 soldats
–dont la fameuse 101ème brigade des Royal Marines… à laquelle
s’ajoutait l’armée gaulliste composée de trois avisos, un patrouilleur, quatre
cargos et 2700 soldats français.
Toute la
journée du 24 se passa en échanges de coups d’artillerie de marine entre les
deux flottes qui firent de nombreuses victimes parmi les marins des deux camps
et la population civile qui subit également ce pilonnage. Des obus anglais de
gros calibre (380m/m) tombèrent sur la ville, touchant, entre autres, l’hôpital
et la caserne du 6° RAC, faisant 27 morts et 45 blessés. En soirée, la
situation n’avait guère évolué…
Le
lendemain, 25 septembre, la ténacité britannique continua. Les navires de la
force M voulurent de nouveau s’approcher afin de poursuivre leur œuvre
de destruction, mais, comme précédemment, ils durent se frotter aux bâtiments
français (Vichystes, diront les gaullistes !) qui leur infligèrent de
sérieux dégâts et cela d’autant plus que l’aviation française était maîtresse
du ciel.
C’en
était trop ! De Gaulle écrira : « L’amiral Cunningham décida
d’arrêter les frais. Je ne pouvais que m’en accommoder. Nous mîmes le cap sur
Freetown. »
L’armée
française sortait vainqueur de la bataille en dépit de ses 203 morts et 393
blessés. Les 1927 morts de Mers-El-Kébir étaient en partie vengés.
Cette
opération constitua un tournant idéologique pour les gouvernements, bien plus
qu'un affrontement important du point de vue des forces en présence, du nombre
des victimes ou des pièces militaires détruites ou endommagées. L’aventure
anglo-gaulliste se solda ainsi par un cuisant échec et eut des conséquences
considérables.
- D’un côté, le régime de Vichy sortait renforcé de l’épreuve et la
cohésion des troupes de la marine –toujours invaincue- autour de la personne du
Maréchal Pétain, revigorée.
- De l’autre, le crédit du général de Gaulle dégringolait en chute libre.
L’homme se retrouvait isolé. Soudainement mis à l’écart, il fut politiquement
menacé par l'amiral Muselier accusé à tort d'avoir été à l'origine des fuites
qui empêchèrent le débarquement. Il ne s’en cacha pas dans ses mémoires :
« A Londres, une tempête de colères, à Washington, un ouragan de
sarcasmes, se déchaînèrent contre moi. Pour la presse américaine et beaucoup de
journaux anglais, il fut aussitôt entendu que l’échec de la tentative était
imputable à de Gaulle. » … « C’est lui, répétaient les échos, qui avait
inventé cette absurde aventure, trompé les Britanniques par des renseignements
fantaisistes sur la situation à Dakar, exigé par donquichottisme, que la place
fût attaquée alors que les renforts envoyés par Darlan rendaient tout succès
impossible… »
De
son côté, Churchill, lui aussi, sortait de l’aventure en fâcheuse posture. Il
dut subir les sarcasmes de la Chambre des Communes et fut à deux doigts d’être
démissionné. S’il lui avait été facile de détruire, à Mers El-Kébir, une flotte
désarmée (et pourtant alliée) causant la mort de 1927 marins, manifestement,
avec Dakar ce fut tout autre et son désir de s’emparer de l’excellente et
cohérente flotte française ou de la détruire se solda par un échec
retentissant.
José CASTANO
e-mail : joseph.castano0508@orange.fr